lundi 17 octobre 2016

Vertige, de Franck Thilliez


Huis clos glaçant pour âmes averties. 

C'est une première, il faut que je me confesse! 

En effet, c'est la première fois qu'une histoire, me poussant tellement à bout, me force à lire la fin avant même d'avoir entamé la moitié du livre.

A tous celles et ceux que j'ai pu blâmer en apprenant leur travers incompréhensible, vous pouvez rire et me pointer du doigt dorénavant. 

Toutefois, pour ma défense, j'avais prévenu (et l'auteur également), que s'il arrivait quoi que se soit au chien j'abandonnerai automatiquement le récit. Malheureusement, mise en garde ou non, il fallait que je sache où l'auteur allait m'emmener, car je perdais pied dans cette galerie exiguë. 

Je ne suis pas du genre claustrophobe, mais franchement j'ai bien cru le devenir à cause de cette histoire.

Alors que j'en étais à seulement quelques pages de lues, avec un engouement au paroxysme face à un roman de cet auteur dont j'apprécie beaucoup l'univers, j'ai quelque peu déchanté alors qu'une certaine ressemblance avec un film m'a sauté au visage.

En l'occurence, il s'agit du film "Saw" et notamment du tout premier, où deux hommes se retrouvent menottés dans ce qui ressemble à des toilettes publiques, avec le corps d'un troisième inerte et baignant dans son sang. 

Le postulat de départ est assez identique, à la seule différence que l'action du livre se déroule dans une galerie sous la montagne.

Dans ma grande naïveté qui me caractérise souvent, je me demande comment ai-je pu seulement imaginer que Franck Thilliez aurait le culot de s'approprier les idées d'un autre... Non mais voyons!

Bien entendu rassurez-vous, si l'allusion peut sembler évidente en début de partie, sachez que vous n'aurez pas à faire avec un remake "à la française". 

Parenthèse close, passons cette histoire au crible. 

L'univers de ce roman m'a beaucoup dérangé, à la fois par son côté macabre et aussi à cause de cette sensation oppressante qui ne pas quitté d'une semelle. Néanmoins, j'ai aussi été contrarié par mon absence d'empathie envers les protagonistes (en dehors du chien). A aucun moment je ne suis parvenue à ressentir autre chose que le doute envers les trois hommes, tour à tour me méfiant de chacun sans réussir à saisir leur nature. Même si c'était justement l'enjeu de ce livre, et le désir de l'auteur de nous balader d'une révélation à une autre, je n'ai pas été chamboulé dans mes émotions (en dehors du chien, oui on sait). Bref, je vais arrêter mon focus sur la cause animalière mais à chaque fois cela à le don de basculer mon attention sur tout autre chose comme : "mais il est passé où le chien/chat/&co?" ou alors "pourquoi visent-ils toujours le cheval et pas le cavalier franchement?!" 

Que soit un livre ou un film, s'il y a un animal dans l'intrigue je peux rester prostrée si par malheur il venait à lui arriver quelque chose! (Je ne me suis toujours remise du film "Je suis une légende")

Enfin bref, je m'écarte du sujet principal. 

Donc, certes l'intrigue reste intéressante, à nous faire vivre dans ce huis clos écrasant, tour à tour accusant chaque des trois personnages ensevelit sous la glace, et malgré tout elle aura eu le mérite de me perturber. Malheureusement, la révélation finale où le lecteur se fait sa propre idée de la réalité à toujours le don de m'agacer, notamment quand j'ai entre les mains un thriller. 

Pour le coup, j'aime quand les choses sont évidentes. 
Pour le coup on cherche encore la victime et ça, ça me tue!

"— Regarde Bienvenue, mon araignée, et dis-toi que si un organisme si fragile y arrive, alors nous y arriverons aussi.
Je m’apprête à m’éloigner, il m’appelle.
— Jonathan ? J’ai faim.
La faim, un mot qui me percute le crâne cent fois par jour.
— J’ai faim à un point tel que je pourrais me bouffer le bras. Ça fait quoi ? Trois jours qu’on est ici ? Trois ridicules bâtons verticaux… On dirait que ça fait des mois. Je… Je sais pas s’il y en aura beaucoup d’autres, des bâtons. J’ai… J’ai déjà envie de dormir, et de ne plus jamais me réveiller. Ce serait tellement plus simple.
En entrant de nouveau sous la toile, je me rends compte à quel point nos corps en perdition sentent mauvais.
— C’est maintenant que la sensation de faim se révèle la plus forte. Il faut tenir, ton organisme va s’habituer au manque, l’eau parfumée à l’orange lui suffira. Tu as l’habitude avec le ramadan, non ?
— C’est pas pareil. Et puis, on triche un peu, au ramadan. Là, j’ai le sentiment que les batteries, elles seront bientôt à plat.
— Je sais, je sais. Le froid y joue pour beaucoup, il force notre organisme à puiser dans les réserves pour maintenir la température de croisière. C’est ce qui peut expliquer aussi les choses curieuses que nos yeux voient. Mais si j’ai découvert une petite araignée, c’est qu’il existe d’autres insectes cavernicoles dans ce gouffre, ou d’autres bestioles. Nous les mangerons, s’il le faut.
— J’ai pas vu d’insectes. Aucun être vivant. Les seuls microbes qui traînaient, c’était pour moi. Et même ? Si on trouve un scarabée, on le partage en trois ?"



Titre original: Vertige
Série: /
Editeur: Fleuve noir
Collection:
Date de publication: 13 octobre 2011
Nombre de pages: 331











2 commentaires:

  1. Ce livre est dans ma WL ! On m'a beaucoup conseillée cet auteur et mon choix s'est particulièrement porté sur ce titre ^^
    Bon, j'ai un peu peur maintenant, mais je suis toujours aussi curieuse haha !

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    1. En effet, Franck Thilliez est un écrivain talentueux mais ce livre est loin d'être mon préféré.
      Par contre ceux avec le commandant Sharko sont exceptionnels!

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