dimanche 28 septembre 2014

La sélection - Tome 2: L'Elite, de Kiera Cass

— Tu ferais ça?
— Sans hésiter.
— J'admire ton attitude. Ton honnêteté. Mais tu dois comprendre que nous sommes rivales, America. Jamais je ne mentirai à ton sujet, jamais je ne dirai du mal de toi, mais jamais je n'irai jusqu'à chanter tes louanges auprès du prince. 
— Rien ne t'oblige à être dans cet état d'esprit.
— Bien sûr que si. Ce n'est pas une compétition comme les autres. Ce qu'il y a en jeu, c'est un mari, une couronne, un avenir. Et c'est sûrement toi qui as le plus à gagner ou à perdre dans l'affaire. Ce qui ne signifie pas que je ne t'apprécie pas, poursuit Elise. Je t'aime beaucoup. Mais ne compte pas sur mon soutien. 


La Sélection de 35 candidates s'est réduite comme peau de chagrin, et désormais l'Élite restante n'est plus composée que de 6 prétendantes. L'enjeu pour ces jeunes filles ? Convaincre le Prince Maxon, le Roi et la Reine ses parents, qu'elles sont les mieux à même de monter sur le trône d'Illéa, cette petite monarchie régie par un strict système de castes et déchirée par deux factions de rebelles qui veulent la faire tomber.
Pour America Singer, la donne est encore plus compliquée : ses sentiments pour Maxon viennent se heurter à son amour d'enfance pour Aspen, garde royal qui hante les couloirs du palais, et à son sens aigu de la justice trop souvent déçu par les décisions royales... Entre intrigues de cour, dilemmes tragiques et loyautés divisées, America navigue à vue dans la tourmente, en quête de la décision qui changera à jamais sa vie...

Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis! 


C'est un peu malheureusement l'idée de ce deuxième tome, avec une America complètement ballotée entre ses anciens sentiments pour Aspen, dont elle n'arrive pas à se séparer et ceux nouveaux qu'elle commence à ressentir pour Maxon, avec lequel elle ne sait pas sur quel pied danser. Au moins, lui donne-t-il un peu de fil à retordre et n'attend pas gentiment que sa belle se décide enfin, il en profite de son côté. 

De surcroit cet aspect indécis va perdurer tout au long du roman, et America n'aura de cesse de souffler le chaud et le froid en fonction de la personne qu'elle aura en face d'elle. Si cela pouvait être intéressant au départ, ce triangle amoureux fini par être lassant vers la fin du roman. 

Heureusement, l'esprit du livre n'est pas complètement tourné vers ce jeu du chat et de la souris, et l'auteure garde notre attention sur tout ce qui touche au monde d'Illéa, et de ses problèmes politiques autour de la question des Renégats. J'ai beaucoup apprécier l'univers de complots que Kiera Cass brode autour de ce jeu, de cette compétition entre alliances et coups bas et révélations choc. D'ailleurs, ce dernier reste aussi très présent à travers tout le livre avec les éliminations et toutes ses intrigues auxquelles les candidates vont se livrer ou en être l'objet. 

Sinon concernant les deux personnages masculins, à savoir Maxon et Aspen, mon choix se porte sans hésitation sur le garde, au caractère bien plus prononcé que le prince qui reste encore une fois bien trop lisse et trop passif à mon sens, même si l'on sent de la part de l'auteure une tentative pour le rendre plus "présent" dans les affaires du royaume. 

J'ai trouvé que ce dernier manquait cruellement de charisme pour un futur roi, alors que de son côté Aspen avec son côté sûr de lui, prend plus d'initiative que son concurrent couronné. Même si, je pressens que le vent ne tournera pas dans mon sens, il faut reconnaître que la fin est plus ou moins évidente parvenue aux deux tiers de la série... 

A voir avec le dernier tome, si la tournure des évènements saura me contredire et apporter un vent nouveau sur mon ressenti. En tout cas, je reste toujours positive sur la partie dystopique de ce roman, bien plus que sur celle qui attrait aux tribulations amoureuses d'America. 

Publié aux Editions Robert Laffont, Collection R, Avril 2013, 360 pages, 16,90€

Ma chronique sur le 1er tome est disponible 

Tome 3 déjà disponible en librairie.
Ainsi que les Histoires secrètes




lundi 15 septembre 2014

English Time Part I : Twilight - Tome 1, de Stephenie Meyer

" And it will be harder tomorrow," he continued. "I've had the sent of you in my head all day, and I've grown amazingly desensitized. If I'm away from you for any length of time, I'll have to start over again. Not quite from scratch, though, I think."
" Don't go away, then," I responded, unable to hide the longing in my voice. 
" That suits me," he replied, his face relaxing into a gentle smile. "Bring on the shackles — I'm your prisoner." But his long hands formed manacles around my wrists as he spoke.
 



When 17 year old Isabella Swan moves to Forks, Washington to live with her father she expects that her new life will be as dull as the town. But in spite of her awkward manner and low expectations, she finds that her new classmates are drawn to this pale, dark-haired new girl in town. But not, it seems, the Cullen family. These five adopted brothers and sisters obviously prefer their own company and will make no exception for Bella. Bella is convinced that Edward Cullen in particular hates her, but she feels a strange attraction to him, although his hostility makes her feel almost physically ill. He seems determined to push her away - until, that is, he saves her life from an out of control car. Bella will soon discover that there is a very good reason for Edward's coldness. He, and his family, are vampires - and he knows how dangerous it is for others to get too close.

Etait-il encore nécessaire de vous présenter cette saga? Y aurait-il quelqu'un parmi vous ayant vécu comme un ermite ces dix dernières années pour ne pas avoir entendu, même un peu, parler de cette série devenue célèbre. Après on n'aime ou pas, chacun son avis sur la question. En ce qui me concerne, comme vous l'aurez compris — ou pas — j'aime! 

J'aime à tel point que quand il m'a fallu trouver un livre à lire en VO mon choix s'est tout bonnement porté sur Twilight, que j'ai lu plus d'une dizaine de fois, connaissant le moindre passage à la virgule près. Ainsi, je me suis dit que je pourrais peut-être davantage me concentrer sur le vocabulaire et la syntaxe au lieu de me sentir frustrée de n'y rien comprendre. 

Et vous savez quoi? Comme j'ai eu raison car au final je ne me suis que très peu servie de mon dictionnaire, cherchant d'abord le sens de ma phrase dans sa globalité plutôt qu'essayer mot par mot, ce qui est un vrai calvaire! 

Il y a un an de ça, mon premier choix avait été pour "Walking disaster" de Jamie McGuire, mais quel moment de solitude j'ai connu! Perdue au milieu de tous ses mots inconnus et de toutes les subtilités de l'auteure qui me passaient au travers... Je ne veux pas dire qu'il n'y en a aucune dans Twilight, mais elles ne me sont pas inconnues.

Ainsi pour ce premier bilan, au niveau de la compréhension, c'est un sans faute! J'ai essayé d'emmagasiner un maximum de vocabulaire, mais je pense qu'ils rentreront à la longue à force de pratiquer la langue. Toutefois, les termes récurrents à chaque fin de dialogue comme "replied, responded, asked, continued..." me sont devenus très familier. Il va de même pour certaines descriptions dans les façons de regarder, de parler, de se mouvoir. 

C'est donc une grande réussite pour moi, qui suis parvenue à lire en anglais un livre dans son intégralité sans en ressentir de la frustration de ne pas tout comprendre et sans sauter des pages!
Cette première expérience étant un succès, il n'est pas étonnant de me voir la poursuivre mais sans griller toutes les étapes, puisque je continue avec le tome 2 de Twilight: 

NEW MOON! 




jeudi 11 septembre 2014

Contes des Royaumes - Tome 2: Charme, de Sarah Pinborough


— Je vais faire avec, l'interrompit la fée marraine en s'asseyant sur le rebord de la table de la cuisine pour examiner Cendrillon. Alors comme ça, tu veux aller au bal du prince? demanda-t-elle en se resservant un verre. 
— Oh oui, répondit Cendrillon les yeux écarquillés et le cœur battant la chamade. Plus que tout au monde. 
— Laisse-moi deviner. Tu veux danser avec le prince, faire en sorte qu'il tombe amoureux, et ensuite vivre heureuse avec lui et avoir beaucoup d'enfants. 
— Oh oui, répondit Cendrillon en hochant frénétiquement la tête. 
— Pour la dernière partie, je ne peux rien te promettre, dit la fée marraine en s'octroyant une nouvelle gorgée. Aucune magie ne peut t'assurer le grand bonheur. En revanche, je peux te promettre que capteras son attention et qu'il te désirera. Oui, tu l'attraperas ton prince. Mais de ce qui se passera ensuite, je ne peux rien dire à l'avance. 


Rappelez-vous les horribles belles-soeurs, le carrosse magique, le bal enchanté, la pantoufle de verre et l’éternel amour né au premier regard… et à présent, ouvrez ce livre et plongez dans la véritable histoire de Cendrillon, telle qu’elle n’a jamais été révélée… Cendrillon, le conte de fées revisité : cruel, savoureux, et tout en séduction.

On reprend les mêmes et on recommence oui, mais s'est Cendrillon qui trinque cette fois! 

Si le départ a été un peu plus long à démarrer à cause de quelques longueurs pas toujours intéressantes, j'ai apprécié retrouver l'humour particulier de l'auteure qui fait de nouveau bien fonctionner l'ensemble de cette suite. 

D'ailleurs, si dans le tome précédent l'auteure avait été plutôt "correcte" avec le mythe de Blanche-Neige, elle n'épargne pas Cendrillon dont la candeur prend un sacré coup de balai dans le ... enfin là où il doit...

En effet, il n'est pas question de s'apitoyer sur cette jeune fille qui apparait plus capricieuse que docile et libérée que farouche. Dès les premières pages le lecteur est mis au goût du jour, ce qui peut être plutôt surprenant, mais pas tellement au final. Puisque, l'auteure reprend ce qu'elle a déjà entrepris dans son premier opus, à savoir redorer le blason de la marâtre, cette belle-mère sans cœur qui exploite sa belle-fille comme bonne à tout faire. 

Que nenni bien entendu, on nous donne une toute autre version de l'histoire, allant même jusqu'à tourner notre Cendrillon en ridicule, en la faisant passer pour une écervelée égoïste qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez. 

Et enfin, pour notre plus grand plaisir, sachez que la fin du premier tome n'est pas tout à fait rester en suspend. Malheureusement, j'ai tout de suite compris se qui se tramait, il n'y a pas autant d'élément de surprise quant à la fin (par rapport au précédent), même si cette dernière peut paraitre curieuse. 

En tout cas, une fois encore, le Prince en prend un vilain coup! Ainsi que d'autres personnages célèbres de nos contes d'enfance... 

Publié aux Editions Bragelonne, Collection Milady, Avril 2014, 256 pages, 12,90€


La chronique du tome 1 disponible sur le blog, quant au dernier tome, elle est à venir... 















lundi 8 septembre 2014

Contes des Royaumes - Tome 1: Poison, de Sarah Pinborough



— A quoi est-ce que je ressemble vue d'en bas? se demanda la reine. 
Est-ce que mes cheveux blonds brillent eux aussi dans la lumière du soleil? 
A moins que je ne sois qu'un fantôme plein d'aigreur, une ombre derrière le carreau? 
Ses mâchoires se crispèrent. Blanche-Neige se déroba à sa vue, mais ses dents continuèrent de grincer. 
L'une de nous deux est de trop dans ce château. Je ne la supporte plus. 



Blanche-Neige, le conte de fées revisité : cruel, savoureux et tout en séduction.
Rappelez-vous l'innocente et belle princesse, la méchante reine impardonnable, le valeureux prince, la pomme empoisonnée et le baiser d'amour sincère...
... et à présent ouvrez ce livre et plongez dans la véritable histoire de Blanche-Neige, telle qu'elle n'a jamais été révélée ...

Tiens! En voilà une histoire qu'elle est bonne! 

Attirée par l'objet livre et par tout le raffut que cette trilogie faisait sur la blogo, je me suis doucement laissée tenter par l'acquisition de ce livre, d'autant qu'il cadrait parfaitement à mon thème. D'ailleurs, en espérant y trouver quelque chose de différent, je ne m'attendais pas à être autant dans le vrai! 

Exit la délicate Blanche-Neige pure et innocente... Et bienvenue à une histoire à la fois drôle, sensuelle et étonnante! 

On sera conquis, ou pas, par cette nouvelle mise en scène, mais il faut bien reconnaître que cette réécriture est vraiment originale, de part l'accent mis sur la belle-mère qui nous est présentée sous un jour différent, mais aussi par la présence de scènes "exotiques", dirons-nous, qui rend ce livre attrayant. 

En effet, longtemps vu comme une belle-mère acariâtre et jalouse, l'auteure s'intéresse aux motifs et aux causes qui ont conduits la Reine a détesté autant sa jeune belle-fille, un aspect plus humain, sans toutefois adhéré aux raisons, mais qui change toute la donne. 

D'autre part, si Blanche-Neige, garde une certaine innocence, celle-ci n'est en réalité qu'une façade qui cache une toute autre jeune-fille bien loin des stéréotypes des frères Grimm... Elle boit, chante, danse, et semble exceller dans les arts de la séduction... 

Je ne vous parlerais pas du Prince, qui au passage en prend pour son grade en ce qui concerne son adjectif de "Charmant", mais une fois encore cela rend les choses encore plus surprenantes. Et puis, reconnaissons-le enfin, le Prince Charmant n'aurait pas collé à cette mise en scène pour ce public averti. C'est bien connu les filles, dans notre monde d'"adultes", le Prince (en tout cas Charmant) n'existe pas.

Quant à la fin, elle m'a étonné et en même temps... je l'ai trouvé drôle dans le sens où je ne m'y attendais pas du tout!

En somme, une réécriture bien orientée qui passe chaque standard du genre à la moulinette. On sera plus ou moins emballée par le style mais en tout cas, l'histoire ne manque pas d'originalité. A ne pas mettre entre des mains plus jeunes par contre, car je l'ai plusieurs fois aperçu au rayon jeunesse... 

Publié aux Editions Bragelonne, Collection Milady, Mars 2014, 240 pages, 12,90€

La série compte deux autres tomes, tous publiés :


dimanche 7 septembre 2014

Chroniques de Zombieland - Tome 1: Alice au pays des Zombies, de Gena Showalter




" Faim... veux du cerveau... prendrai le vôtre" [...]

Les zombies... Qu'étaient-ils exactement?
Oh! Je savais se que racontaient les films et les livres: qu'ils étaient des morts-vivants dépourvus d'intelligence et mus par le seul désir de dévorer de la chair humaine. Mais... j'avais également appris ce soir qu'ils n'appartenaient pas à l'humanité, qu'on ne pouvait les atteindre physiquement. Il s'agissait d'esprits — et c'est mon esprit également qui les avait affrontés.



Moi, Alice, j’ai cessé de me croire au pays des merveilles le jour où je les ai vus. Eux, les monstres. Ils existent. Ils ont pris ma petite sœur. Ils ont dévoré mes parents. Bientôt, ils seront partout et ils dévoreront vos familles, vos copains, notre monde... Vous voulez ça ? Non, moi non plus. Alors, je vais rejoindre Cole et sa bande, et avec eux, je vais me battre jusqu’à la mort s’il le faut. Contre les monstres … les Zombies. "

" Oui c'est cela... Mais encore?" 


Un conte revisité qui allie ma thématique préférée, à savoir les zombies, l'aubaine rêvée, d'autant plus que j'ai été persuadée par un décor version steampunk

Et bien, à trop rêver on finit par tomber de haut!

C'est l'impression que j'ai eu en lisant cette histoire de zombies au pays de l'incompréhension, la mienne en l'occurrence. 

Car s'il faut bien reconnaître une originalité concernant la nature exacte des prédateurs en question, elle n'a eu raison de mon enthousiasme que lorsque j'ai appris le pot-aux-roses. Alors je vais sans doute paraitre vieux-jeu (encore) mais tant pis! Ou l'on est esprit ou l'on est zombie, voyons il y a des mythes auxquels il ne faut pas toucher, je n'aime guère les mélanges de styles. 

Blague à part, l'univers de l'auteure ne m'a pas emballé et je l'ai trouvé parfois confus ce qui n'a pas contribué à lui faire remonter la pente. Toutefois, le début était très prometteur, notamment tout ce qui attrait à l'histoire familiale d'Alice, m'a pris aux tripes. Après un tel scénario, je ne m'attendais vraiment pas à un revirement, au moins l'auteure a su me surprendre (un bon point finalement). 

Ensuite, concernant les personnages, pour le coup, je n'ai pas grand chose à leur reprocher. Le côté casse-cou d'Alice qui n'en fait qu'à sa tête a eu le mérite de rendre ma lecture un peu moins terne, même si l'histoire d'amour avec Cole ne m'a pas transporté outre mesure. Cela reste un tantinet en surface et un peu surjoué, mais rien d'éliminatoire à ce niveau. 

Toutefois, en terminant ma lecture, j'en suis venue à me demander ce qui pouvait rapprocher ce livre du conte originel?! Même si je ne m'attendais pas à y retrouver une copie similaire, étant dans le thème de la réécriture, je n'ai pas non plus vu de similitude si ce n'est le prénom de l'héroïne. 

Au final, une histoire qui ne m'a pas conquis du fait de son univers "zombiesque" particulier, et qui de surcroit n'a pas, à mon sens, de rapport même indirect avec le conte. Peut-être n'en est-ce pas la cause, mais alors pourquoi l'avoir intitulé ainsi, si le rapprochement s'arrête ici?! 

Le petit plus qui peut être utile, l'annexe en fin de livre présentant les personnages. 

Publié aux Editions Harlequin, Collection Darkiss, Septembre 2012, 528 pages, 16,41€

A savoir la suite est disponible en librairie depuis Mars 2014 sous le titre : 
Alice et le miroir des maléfices. 

Le troisième (et dernier?) tome sera disponible en VO semble-t-il fin septembre 2014 : 
The Queen of zombie hearts










samedi 6 septembre 2014

Le troisième vœu, de Janette Rallison






— Marraine fée "débutante"? 

Tu ne veux pas plutôt dire marraine fée, tout simplement? 
D'un mouvement de tête, elle rejeta ses cheveux sur le côté.
— Non, je suis simplement une débutante.
— Qu'est-ce que ça veut dire? Ses ailes s'agitèrent, mais elle regarda ses ongles pour éviter mon regard.
— Ça veut dire qu'à l'école des marraines fées, mes notes n'étaient pas géniales, ni même bonnes. 
Tu vois, elles étaient tout juste correctes. 
— Oh! dis-je. Elle me lança un coup d'œil.
— Eh! L'examen était dur. Tu transformes une citrouille en un gros morse furieux et on ne te le pardonne pas. 




Savannah, jeune adolescente de 16 ans, profite de la vie avec légèreté.

Mais voilà que son petit-ami, Hunter, se rapproche de sa soeur aînée, la très brillante Jane, et tombe amoureux d'elle. Savannah, trahie, se retrouve sans cavalier pour le bal de fin d'année. Elle reçoit alors l'aide d'une " marraine-Fée " toujours à l'écoute des jeunes en peine. Catastrophe, c'est une fée débutante, affreusement inexpérimentée. C'est là que les ennuis commencent. Son premier voeu envoie Savannah dont la peau de Cendrillon.

Son deuxième, dans celle de Blanche-neige. son troisième voeu lui accordera-t-il le prince charmant ? Une comédie romantique, une aventure déjantée. Un réel conte de fées moderne! 
Cela faisait un bon moment que ce livre prenait la poussière dans ma bibliothèque... Il m'avait été recommandé chaudement, j'en connaissais le début et le principe, toutefois rien ne me poussait réellement à le sortir de ma pile. Du coup, en trouvant ma thématique sur les contes, cette lecture tombait à point nommé avec une histoire qui regroupe plusieurs contes. 

En effet, on y retrouve tous les ingrédients nécessaires à tout conte qui se respecte. A savoir la fée pour exaucer les trois fameux vœux, le preux chevalier, le méchant dragon, le prince charmant et la jeune fille, Savannah, dans une situation périlleuse, à quelques exceptions près cependant.

Vous vous en douterez, pour que ce livre sorte du lot, il fallait bien que l'auteure sorte des sentiers battus. Alors si la marraine fée n'est pas la plus qualifiée pour ce rôle, ne venez pas vous étonner que les vœux souhaités par Savannah tombent à côté, embarquant la jeune fille dans un univers qui lui est totalement inconnu et bien loin de son "prince charmant". 
En effet, quand Savannah demande en premier lieu à connaître une histoire d'amour comme Cendrillon, cette dernière ne pensait pas devoir récurer tous les sols d'un château avant de pouvoir apercevoir un cheveu de son fameux prince. 

Allant de Charybde en Scylla, Savannah voit rapidement rouge et ne souhaite qu'une chose retourner dans son monde et se débarrasser de cette incapable fée-marraine, mais quand le présent tombe dans les contes, elle n'a plus le choix et pour obtenir ce qu'elle veut, elle devra remonter ses manches, car nous n'avons rien sans rien.

D'ailleurs, c'est ce que j'ai beaucoup aimé avec cette lecture: les choses ne sont jamais telles que nous les pensons. Et le fameux slogan "Ils vécurent heureux dans leur château et eurent beaucoup d'enfants" que l'on nous raconte enfant, n'est pas le modèle qui colle à la réalité. Alors, pour expliquer aux jeunes que toute chose ne s'obtient qu'en se donnant à fond dedans, l'auteure utilise une bonne dose d'humour pour faire avaler la pilule. 

Malheureusement, parvenue à la moitié de mon récit, j'ai ressenti une certaine lassitude dans ma lecture, et j'ai quelques fois souhaité à mon tour, que le récit s'accélère pour me captiver entièrement. Je pense que passer le comique de situation, l'originalité de l'œuvre perd un peu de son charme avant le traditionnel "Tout est bien qui finit bien". 

En somme, j'ai eu le plaisir de découvrir une réécriture originale avec un aspect moralisateur par rapport aux contes qui ont bercé notre jeunesse, mais qui n'a pas su me charmer du fait que j'étais déjà "désenchantée" peut-être. En tout cas, à mettre dans les mains de toutes les jeunes filles qui vivent leur premier amour pour briser un peu l'image du prince charmant trop lisse. 

Publié aux Editions La Martinière Jeunesse, en mai 2010, 400 pages, 13,90€



vendredi 5 septembre 2014

Belle, de Robin McKinley



— Qu'est-il arrivé, il y a plus de cent ans? voulus-je savoir. [...]
— Eh bien, voilà... Tu vas rire, et je ne pourrai t'en vouloir. J'ai grandi par ici, tu comprends, et ces légendes entendues dès le berceau m'ont marqué, moi aussi... On prétend donc qu'au milieu de ces bois s'élève un chateau, dans un jardin sauvage. Et que toute personne s'aventurant un peu trop loin sera irrésistiblement attirée vers ce château. Or, à l'intérieur vit un monstre. Selon certains, il est né homme, mais a été transformé en monstre par la suite en guise de punitions pour ses mauvaises actions. D'autres affirment qu'il est né monstre, et ce pour punir ses parents, souverains d'un pays merveilleux qui ne se souciaient que de leur propre plaisir. 

Belle était loin d'être aussi jolie que ses sœurs. A quoi bon ? Aux soirées mondaines, aux robes somptueuses, elle préférait les chevaux et les auteurs anciens. Quand son père se trouva ruiné, elle en fut réduite à aller avec sa famille habiter une pauvre maison, dans un village au fond des bois. Tous auraient pu vivre ainsi, heureux d’une existence loin du luxe et des lumières de la ville, mais le destin s’acharna une fois encore sur eux. Quand son père revint au foyer avec l’histoire d’un château magique et de la terrible promesse qu’il avait dû faire à la Bête qui y vivait, Belle partit de son plein gré affronter le monstre et sa question sans cesse répétée : « Belle, voulez-vous… ? » Ceci est son histoire… une histoire d’amour et de rêve.


Le conte de "La Bête et la Belle" est sans conteste une des histoires qui me plait toujours depuis ma tendre enfance. Et, tout comme j'avais beaucoup aimé la réécriture contemporaine d'Alex Flinn "Sortilège", la version de Robin McKinley plus poétique mais toujours aussi belle, m'a tout autant captivé à quelques différences près...

Différences, qui ont d'ailleurs fait toute l'originalité de cette lecture! 

A commencer par notre Belle héroïne qui ne l'est pas de son état. L'auteur choisit une autre voie pour son personnage principal en nous décrivant une jeune fille au physique banal face à ses deux sœurs aînées sublimes, davantage intéressée par le savoir et l'Histoire que de son apparence.  Bien entendu, quand je parle de différences je me réfère à l'adaptation de Disney qui, si elle n'est pas l'authentique, reste pour moi mon point de comparaison, ayant baigné dedans dès mon plus jeune âge, alors pour les adeptes du genre ne criez pas au scandale tout de suite, et reconnaissez que j'aurai pu tomber sur pire. 

Toutefois, rappelons que Robin McKinley écrit cette histoire à la fin des années 70 alors que Disney l'adaptera presque 20 ans plus tard, en se référant peut-être, de cette réécriture?!

Blague à part, la magie quant à elle, reste très présente dans cette réécriture que ce soit avec la fameuse rose qu'avec la présence atypique du personnel du château de la Bête. Sans oublier la laideur de la Bête et son sortilège. 

Cette histoire m'a captivé du début jusqu'à la fin grâce à la finesse d'une plume poétique, par la mise en scène de la relation entre les deux protagonistes bien orchestrée et enfin par cette magie omniprésente qui rend l'ensemble juste parfait. 

Ainsi je recommande ce livre à toutes les adeptes de ce conte, qui en passionnées de lecture et d'histoire d'amour, qui aiment ou aimeront s'identifier un peu (beaucoup) au personnage de Belle. 

Publié pour cette édition chez Mnémos, avril 2011, 237 pages, 17,30€