samedi 23 février 2013

Le monde de Charlie, de Stephen Chbosky


  _ Putain, qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi?

C'est l'expression qu'elle avait sur le visage, quand elle a dit ça. Et à quel point elle le pensait. C'est ce qui a fait que d'un coup, tout est apparu comme c'était vraiment. je me suis senti mal. Super mal. Patrick s'est tout de suite levé et m'a fait sortir de l'appart de Graig








Présentation de l'éditeur, Au lycée,où il vient d'entrer, on trouve Charlie bizarre. Trop sensible, pas "raccord". Pour son prof de Lettres, c'est sans doute un prodige ; pour les autres c'est juste un "freak". En attendant, il reste en marge, jusqu'au jour où deux terminales, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. La musique, le sexe, les fêtes : le voilà entré dans la danse...et tout s'accélère.

Pourquoi ce livre?
Il n'y a pas de petite anecdote sur mon acquisition de ce livre. J'ai entendu parler de cette histoire après le battage médiatique qui a suivi l'annonce de l'adaptation cinématographique avec notre chère et jolie Emma Watson. Ainsi, j'ai voulu connaître ce qu'il en était dans le monde de Charlie.

Entre deux lettres un coup de cœur!

Une histoire bouleversante d'un jeune garçon qui tente de se construire une identité alors qu'il ne semble pas rentrer le cadre de l'adolescent lambda. 
Parfois inquiète, souvent émue, et toujours captivée j'ai adoré le parcours semé d'embûches de notre héros.

Que rajouter de plus à cette belle histoire qui nous confronte aux problèmes que les adolescents peuvent rencontrer durant cette longue ascension vers le monde des adultes?
Le mieux serait de le lire pour comprendre la teneur de ce livre.

Les personnages ne sont pas en reste, puisqu'ils ont tous des profils différents, chacun mettant en scène à travers sa situation personnelle une thématique différente comme le sexe, l'homosexualité, la drogue, le rôle des parents, le choix de l'éducation... Rendant ce récit instructif que l'on soit adolescent, parent, ou adulte. Tout le monde peut y apprendre au contact de ce livre. 

Si la première lettre a été difficile à lire à cause d'un style très "j'écris comme je parle", la prose de Charlie prend une belle tournure au fur et à mesure du récit, pour devenir plus juste, avec des propos toujours plus pertinents concernant le regard qu'il jette sur le monde qui l'entoure. Ce décalage est justement recherché par l'auteur pour nous montrer l'évolution du personnage au travers de ses messages. 

Comme je le mentionnais plus haut, j'ai souvent eu peur pour Charlie et pour ses amis, qui franchissent trop de limites, frôlant plus d'une fois - à mon goût - le point de non retour, avant de les voir se reconstruire au contact des autres. En plus de découvrir ce qui ne "tourne pas rond" chez Charlie, on assiste à une belle histoire sur l'amitié, qui va permettre à chacun de se relever et de continuer à avancer malgré les épreuves. 

Avant de poster cette chronique je me suis permise d'aller écouter la playlist de Charlie, et ils ont vraiment de très bon goûts musicaux! 

Un joli coup de cœur !!! 

Publié aux Editions Sarbacane, le 21 novembre 2012, 252 pages, 13,50€ (pour cette version)



vendredi 22 février 2013

La famille Beauchamp - Tome 1: Les sorcières de North Hampton, de Melissa de la Cruz




 Au fond, on ne pouvait faire face au danger seul, peu importait le courage dont on faisait preuve. Quand Joanna rentra chez elle, elle se rendit dans sa chambre et entreprit aussitôt de faire ses valises. Elle ignorait où l'emmènerait ce voyage, ni le temps qu'il prendrait. Seulement qu'elle n'en avait que très peu et qu'elle espérait qu'après toutes ces années, il accepterait de l'aider. Ils avaient une responsabilité envers ce monde, après tout, ceux d'entre eux qui étaient coincés de ce côté du pont.






Présentation de l'éditeur, Joanna Beauchamp et ses filles Ingrid et Freya vivent à North Hampton, à la pointe de l’île de Long Island. La ville, belle et brumeuse, semble comme figée dans le temps, et les trois femmes y mènent une vie en apparence paisible.

En réalité elles sont de puissantes sorcières: ressusciter les morts, guérir les blessures et les peines de cœur, prédire l'avenir... autant de pouvoirs qu'elles n'ont pourtant pas le droit d'utiliser.

Jusqu'au jour où Freya, la fille rebelle, emportée dans un dangereux jeu de désir entre deux frères, met son secret en péril. Et quand North Hampton devient le théâtre d'évènements tragiques, les trois femmes comprennent qu'elles ne pourront plus longtemps dissimuler leur vraie nature.

Pourquoi ce livre? 
Je l'avoue cette lecture fut le résultat d'une crise acheteuse convulsive qui a fait voler en éclat le budget "livre" du mois précédent. Pour ma défense, je ne lis que très peu d'histoires sur les sorcières, et pourtant ce n'est pas faute d'apprécier leur mythologie et tout ce qui s'y rattache! Ainsi attirée par une jolie couverture - au point où j'en suis avouons tout! - et par une quatrième de couverture croustillante, me voici lancée dans cette aventure en compagnie de ces trois drôles de dames...

D'un coup de baguette la chronique prend forme!
Une histoire bien amenée, avec 3 femmes pétillantes dont l'immortalité n'a pas entaché leur volonté de faire le bien autour d'elles! Malheureusement ces petites attentions ne sont pas au goût de tout le monde et bientôt l'affaire des sorcières de Salem ressort du placard. 


Trois femmes, Joanna, Ingrid et Freya, sorcières de leur état, à qui l'on a interdit l'usage de toute magie depuis plusieurs dizaines d'années à cause de la fameuse Restriction! Si le postulat de départ m'a plu d'emblée, j'ai trouvé dommage de ne pas en savoir davantage sur cette mesure coercitive, qui empêche ces trois femmes de jouir de leur pouvoir selon leur bon vouloir et faire le bien autour d'elle. 

Toutefois, afin de donner un intérêt à l'histoire, vous ne serez pas étonnés de voir ces trois mêmes femmes, toujours sous le coup de la Restriction, rompre leurs liens pour se jeter à nouveau sur leur pentagramme, balai et autres potions, juste pour donner un petit coup de pouce au destin. J'ai trouvé remarquable qu'elles soient parvenues à se restreindre autant de temps quand on voit les craquer si vite. D'ailleurs, cela ne les rend que plus appréciables et chasse en même temps la mauvaise image que l'on peut se faire des sorcières, telles que dans Hocus Pocus: les trois sorcières, le fameux film de Disney avec Bette Midler, Sarah Jessica Parker et Kathy Najimy (courez mettre votre répertoire Disney à jour si ce n'est pas le cas), mangeuses d'enfants et avide d'immortalité! 

Revenons à notre sujet, puisqu'ici la version livrée par Melissa de la Cruz, nous permet d'assister tour à tour, aux premiers sorts et potions que les trois femmes vont discrètement mettre en place aux vues et sus des deux autres dans un premier temps, avant de ne plus se voiler la face et s'avouer mutuellement leur faiblesse. Toutefois, si les cocktails de Freya, les noeuds d'Ingrid et les sauvetages de Joanna font la joie des habitants de North Hampton, quand l'île devient le théâtre de disparition et d'épidémie, très vite les trois femmes vont se retrouver dans une position inconfortable qui n'est pas sans rappeler les potences de Salem...

L'originalité des personnages, l'intrigue du départ et même le triangle amoureux qui se secoue et perturbe notre jolie Freya m'ont réellement ravi, malheureusement mon enthousiasme a perdu son élan quand un personnage a fait son apparition: Vampire! Cette déception fut sans nul doute le résultat de mon overdose pour tout ce qui touche à ces créatures aux dents pointues, déception d'autant plus grande que je voulais justement trouver une autre espèce loin de celle déjà largement exploitée

Avant même de commencer ce livre, j'avais déjà eu l'occasion de croiser la plume de l'auteur avec sa saga "Les vampires de Manhattan" qui ne m'avait plus emballée après le troisième tome, soit quand les sangs d'Argent font plus ou moins leur entrée en scène. Par ailleurs, le triangle amoureux Théodora/Jack/Mimi avait eu également raison de mon ardeur coutumière, qui a entraîné un arrêt net de cette saga pour moi. Alors qu'elle n'a pas été ma désillusion en découvrant Oliver et Mimi Force sur le quai de la gare ! 

Si le crossover est de la partie pour les prochains tomes je ne suis pas sûre de poursuivre l'aventure, ce qui est d'autant plus navrant que l'épilogue nous promet bien des rebondissements avec cette nouvelle découverte, même si je l'attendais plus tôt en réalité! En tout cas, on pourrait se contenter de ce premier volet comme one-shot puisque tout trouve une résolution. 

Pour résumer, une histoire agréable avec des personnages principaux pétillants et appréciables, rendue moins palpitante quand les Vampires de Manhattan ont fait leur apparition - certes brève mais prometteuse -  dans l'histoire de ces trois sorcières. Selon moi, la mythologie avancée dans l'histoire aurait pu se contenter des Dieux et Déesses présentés sans y mêler les buveurs de sang! 

Publié aux Editions Orbit, le 9 janvier 2013, 374 pages, 13,90€


mardi 19 février 2013

50 nuances plus claires - Tome 3, de EL James



_ Je suis sûre que Mlle Sainte-Nitouche Prescott a raconté à Christian que je n'étais pas rentrée directement à la maison. Il va être furieux. 
Et il trouvera peut-être une façon délicieuse de me punir... j'espère.

_ Pourquoi tu souris comme une idiote, Ana? Ça te plaît, d'énerver Christian?

_ Non, pas vraiment, mais c'est facile. Il cherche souvent à me contrôler.
La plupart du temps.

_ J'avais remarqué, fit Kate, ironique.



Présentation de l'éditeur, A présent réunis, Ana et Christian ont tout pour être heureux : l'amour, la fortune, et un avenir plein de promesses. Ana apprend à vivre dans le monde fastueux de son M. Cinquantes Nuances sans perdre son intégrité ni son indépendance tandis que Grey s'efforce de se défaire de son obsession du contrôle et d'oublier son terrible passé. Mais bientôt, alors que tout semblait leur sourire, le destin les rattrape et leurs pires cauchemars deviennent réalité... Un happy end est-il possible pour Grey et Ana ?

Pourquoi ce livre?
Dernier tome sur la relation sulfureuse entre M. Cinquante nuances et de Mme non moins plus folle... Il me fallait finir cette saga qui, à défaut d'autre chose, avait eu un bon départ faisant un pied de nez à mes préjugés! Après un deuxième tome qui avait gommé certains points faibles, je pensais que ce livre ne pourrait en être que meilleur... Alors qu'en est-il du bouquet final? 

Entre deux dialogues de sourds, voici mon grain de sel! 
Le feu d'artifice a capoté, faute à la mèche mouillée du pétard! 
Amateur du changement, passez votre chemin, quant aux autres, rassurez-vous car rien n'aura changé d'un iota! 

Pour les retardataires petit rappel: en refermant le deuxième livre de la saga Fifty Shades of Grey, nous laissions vrombir un sombre complot destiné à ruiner la réussite et le bonheur de Christian et de toute sa famille, nous promettant ainsi frayeur et action! Sous les traits de l'ancien patron sournois et pervers - tiens un de plus! - d'Anastasia, Jack Hyde, désormais sans emploi, lève le voile sur le motif de sa vengeance: Christian. Si les motifs n'avaient rien d'épatants, au moins étais-je ravie de la tournure prochaine du dernier tome.

Quelle naïve je suis!

En effet, en ouvrant ce dernier opus, je m'attendais réellement à voir les choses remuées sur la scène des "je t'aime ne me quitte plus, et ne me quitte plus surtout je t'aime"! Malheureusement,  il m'a fallu attendre plus de 400 pages pour que l'action démarre et me sauve de la noyade assurée! Et encore, à ce stade-là, rien qui ne met nos deux tourtereaux en réel danger. Alors, si je veux bien reconnaître un changement de disque dans les dialogues, force est de constater que notre couple phare en est resté au même point, ressassant les mêmes problèmes et défauts de leur couple! 

Selon moi, ce livre a manqué de renouveau, pour relancer l'intérêt de l'histoire avec une intrigue fraîche et neuve. Si l'idée était uniquement de nous faire découvrir la libido d'un jeune couple marié et plein aux as, je me demande si le jeu en valait la chandelle. En tout cas, j'aurais mieux fait de passer mon chemin. Malheureusement, pour moi, ma curiosité légendaire, a remporté le dilemme en me forçant à poursuivre ma lecture jusqu'au rebondissement éventuel qui viendrait me souffler en un rien de temps! Résultat des courses: je suis toujours sur mes deux jambes, si ce n'est que j'ai l'impression d'avoir perdu mon temps à tourner en rond avec ce couple, qui ne parvient pas à cerner leur souci pourtant évident depuis le tome 2! 

A certains moments je me suis même dit que lire l'annuaire téléphonique de mon département aurait eu le même impact sur mon activité cérébrale! Attention, je ne cherchais pas une quelconque stimulation intellectuelle avec cette saga, mais plutôt ce que j'attends avec n'importe quel livre, soit le dépaysement et le plaisir d'avoir passé un bon moment ! 

Quel dommage quant on sait que l'auteure possède une dizaine de personnages secondaires sous le coude, qu'elle n'utilise que pour tapisser les murs de sa scène. Pourtant, il y avait de quoi faire, entre la meilleure amie d'Ana qui vit quelques tensions avec Elliot, Ethan et Mia qui ne franchissent pas le pas sans que l'on sache réellement pourquoi, sans parler du passé de chacun. Alors pourquoi se cantonne-t-elle à Christian et Ana qui n'ont rien d'intéressant à nous apprendre, à tel point que tout vient à se ressembler: les disputes, les scènes de sexe et leurs conversations. En fait, la seule chose qui change se doit être leurs habits et encore... 

Certes, mes griefs pourront paraître pour certains récurrents, puisque si l'on se penche sur les deux premiers tomes, force est de constater que l'action se concentre uniquement sur Ana et Christian, mais si l'on juge intéressant de faire un troisième tome, je pense que ce n'est pas pour nous resservir les restes de la veille?!

Je n'apprécie pas de faire des chroniques incendiaires, mais j'ai vraiment l'impression d'avoir été roulée, car il n'y avait pas matière à faire si long avec si peu! 

Rajouter à cela des scènes qui m'ont fait bouillir! Je ne suis pas plus féministe que la majorité, mais je n'ai jamais autant juré face à un livre! Et ce davantage, quand je lisais certaines réactions d'Ana, qui se plie aux quatre volontés de son petit mari, pardonnable parce qu'il est beau comme un dieu et que le pauvre n'a pas eu une enfance facile! D'autres passages me reviennent en mémoire comme par exemple la soirée surprise d'anniversaire d'Ana alors que son père est dans le coma... Quoi de plus normal ? les nouvelles sont bonnes après tout! Autant de réactions et de scènes hors propos qui ont gâché ma lecture. Et pourtant j'ai persévéré, car j'ai horreur de ne pas terminer une histoire et de ne pas connaître la fin, qui a eu le mérite de clore la saga en même temps qu'elle m'offrait quelques rebondissements. 

Il serait inutile et vain de m'attarder davantage si ce n'est pour faire de mauvais jeux de mots qui n'auraient pas leur place ici, ainsi je conclue ma chronique sur une déception et ne retiendrais de cette saga que le premier tome, qui avait eu le mérite de nous offrir un joli jeu de séduction entre Ana et Christian, avec les révélations quant à la sexualité débridée de ce dernier. Le reste je me garde de l'oublier. 

Publié aux Editions JC Lattès, 6 février 2013, 594 pages, 17€

lundi 18 février 2013

Demain j'arrête! de Gilles Legardinier








 Si un jour vous vous sentez minable, si vous culpabilisez sur vos échecs et que vous vous en voulez, pensez à moi et j'espère sincèrement que vous irez mieux. 









Présentation de l'éditeur, Comme tout le monde, Julie a fait beaucoup de trucs stupides.
Elle pourrait raconter la fois où elle a enfilé un pull en dévalant des escaliers, celle où elle a tenté de réparer une prise électrique en tenant les fils entre ses dents, ou encore son obsession pour le nouveau voisin qu'elle n'a pourtant jamais vu, obsession qui lui a valu de se coincer la main dans sa boîte aux lettres en espionnant un mystérieux courrier… Mais tout cela n'est rien, absolument rien, à côté des choses insensées qu'elle va tenter pour approcher cet homme dont elle veut désormais percer le secret.
Poussée par une inventivité débridée, à la fois intriguée et attirée par cet inconnu à côté duquel elle vit mais dont elle ignore tout, Julie va prendre des risques toujours plus délirants, jusqu'à pouvoir enfin trouver la réponse à cette question qui révèle tellement : pour qui avons- nous fait le truc le plus idiot de notre vie ?

Pourquoi ce livre?
Mon humeur littéraire du week-end était à la recherche d'une histoire plus calme et drôle qui serait dans la mesure à me donner le sourire! Cette couverture atypique avec ce chat coiffé d'un bonnet péruvien a lancé le feu vert et m'a décidé à tenter l'expérience. 

Faisons vite avant que les chats ne nous y empêche!
Qui ne s'est pas dit un jour : "Allez demain, promis j'arrête de..."
Pour Julie, c'est tous les jours qu'elle se fait cette sempiternelle promesse et ce pour notre plus grand plaisir! 
Un très bon moment passé grâce à cette histoire qui a déridé mes zygomatiques! 

Les premières pages étaient à peine derrière moi que déjà le fou rire me guettait avec cette fête de divorce. Quelle idée saugrenue!
Toujours est-il que ce livre a eu le mérite de me faire rire par l'intermédiaire de Julie, notre héroïne qui n'en manque pas une pour retourner n'importe quelle situation contre elle. De la boîte aux lettres, à l'ordinateur trafiqué en passant par la mission de sauvetage de Xav-1, tout est bon pour nous  faire rire, aux dépends  de notre héroïne qui trouve le bon mot pour rendre la situation encore plus hilarante!

Si l'histoire en elle-même n'a rien d'originale, avec cette énième histoire d'amour, le style quant à lui nous réserve de jolies surprises grâce aux réparties bien senties que nous livre l'auteur par le biais de Julie, alors narrateur de l'histoire. Finalement, ce n'est pas tellement le dénouement de l'histoire entre Julie et M. Patatras qui a retenu mon attention mais plutôt l'envie de savoir comment cette jeune femme allait parvenir à son but. 

Toutefois, si les trois-quarts du livre m'ont plu, je regrette la dernière partie qui a eu tendance à en faire un peu trop, un peu vite et un peu facilement à mon goût. Je m'attendais à un bouleversement bien plus frappant que celui que l'auteur nous offre et qui se fait sentir des pages auparavant.

De ce livre, je retiendrais les mises en scène hilarantes et le personnage de Julie qui manie l'auto-dérision et le cynisme avec grâce.

Publié aux Editions Fleuve Noir, le 10 novembre 2011, 350 pages, 19,20€


dimanche 17 février 2013

Résilience, de Yannick Monget


 Je pense qu'il faut profiter de cette nouvelle opportunité qui nous est donnée pour ne pas nous contenter de rebâtir une société, reprit Keichiro. Nous devons tenter au contraire de fonder une nouvelle civilisation, une véritable civilisation plus élevée éthiquement que...
- que ce bazar dans lequel nous vivons jusqu'à présent, acheva Tom. Cela dit, la notion même de civilisation n'était probablement pas appropriée pour définir nos sociétés modernes, quand on voit ce que nous avons fait de la planète. 




Présentation de l'éditeur, Le plus grand danger n'était pas notre puissance mais notre aveuglement... Lorsque le monde s’écroule tel un château de cartes technologique apparaît la véritable menace : avec l’effondrement de ses infrastructures, l’homme risque de perdre la maîtrise de la totalité de ses réacteurs nucléaires. Résilience nous fait assister aux derniers jours de l’humanité, colosse aux pieds d’argile encore accroché à ses certitudes, ainsi qu'au combat mené par les survivants plusieurs années après l’effondrement de la civilisation. Ce récit terriblement efficace construit autour de plusieurs intrigues nous entraîne dans un enchaînement haletant et implacable à la confluence du thriller géopolitique, du roman d’aventures et de l’anticipation hyperréaliste. Entre jeux de lobbies, insoupçonnables dessous du nucléaire civil et pressions politiques, cette course contre la montre décrit avec une étonnante justesse un univers où l'irresponsabilité n’a d’égal que l’aveuglement de ceux qui manipulent l’atome en menaçant le destin de la planète tout entière.


Pourquoi ce livre ?
Si vous suivez régulièrement le blog, vous avez pu constater que le livre de Yannick Monget, Résilience, a déjà été chroniqué par Chris. Toutefois, le bouche à oreille fonctionnant très bien dans notre petit tandem, l'auteur m'a gentiment proposé la lecture de son dernier livre à mon plus grand réjouissement! Alors encore merci à lui pour m'avoir permis de découvrir le sort de l'humanité!

 Plusieurs heures après effondrement voici le constat:

Attention, ne vous méprenez pas, ici on ne parle pas de science-fiction! 
Sous prétexte d'une enquête, l'auteur nous livre une histoire on ne peut plus réelle, preuve à l'appui. 
Alors, quand la fiction sert à montrer du doigt les problèmes qui mettent en danger la planète et l'humanité toute entière, notre façon d'appréhender la réalité change brutalement! 

Mise en garde en tout début de lecture par Chris, qui voulait me prévenir de l'impact de ce livre, je savais plus ou moins que cette lecture ne serait pas un long fleuve tranquille. Malgré cela, je ne m'attendais pas à en avoir si peur, et aujourd'hui encore, alors qu'il m'a fallu attendre quelques jours avant d'écrire ma chronique, cette anxiété a remplacé ma confiance, sans doute aveugle, que je plaçais dans tout ses détracteurs qui nous affirment que le nucléaire est une énergie propre !

Toutefois, n'allez pas vous imaginer que ce livre n'est qu'un pamphlet écologique lancé contre nos dirigeants, tel un discours politique virulent et agressif qui chercherait à rallier les gens à sa cause. Yannick Monget en sa qualité d'auteur, nous raconte une histoire mettant en scène un monde confronté à une catastrophe nucléaire, où le sort de l'humanité est en périlNéanmoins, la différence entre ce livre et n'importe quelle autre œuvre de "science-fiction" reste que chaque chiffre, chaque évènement, ou estimation avancé au travers de l'intrigue, repose sur des preuves tangibles et disponibles grâce aux notes que l'auteur a inséré dans ses chapitres.

Au travers de cette course contre la montre nous suivons principalement Frédéric, agent de la DCRI, envoyé en mission d'infiltration au sein d'une entreprise, Tsanmoon, dont les intérêts face au problème actuel ne sont pas clairs! Mais aussi Grégoire, Tom, Keichiro et bien d'autres...

En effet, le récit construit en deux parties qui se suivent en parallèle, avec d'un côté les derniers moments de l'humanité, soit 105 jours avant l'Effondrement, et de l'autre côté, la vie post-Effondrement, deux ans plus tard, nous livrant la survie des survivants au sein d'une base implantée en Antarctique, permettent au lecteur d'avoir un large panorama sur la situation pré et post accident. Si j'étais curieuse de connaître les raisons et les détails de cet Effrondement, mon envie a vite été remplacée par celle de vouloir rester auprès des survivants comme une preuve que l'espoir demeure... 

Chamboulée par l'aspect tellement concret de cette catastrophe, le récit m'a aussi offert tout ce que l'on peut attendre d'une oeuvre policière, avec un dénouement encore plus bouleversant que les conséquences même de cette tragédie. L'auteur tisse tout autour de son lecteur une toile si fine en apparence que rien ne nous laisse imaginer de telles révélations. Nous pensons connaître la fin tout en nous y laissons conduire, sans penser qu'il pourrait en être autrement. Quel prodige! 

Alors que je suivais docilement les aléas de Frédéric, ses pérégrinations qui le conduisirent du Sahara jusqu'à la fosse des Mariannes, et ses divers cheminements, à aucun moment, je n'ai posé, sur ces idées, un œil critique qui m'aurait permis d'allonger quelques hypothèses. J'aimerai dire que cela m'est venue par la suite mais, rien ne m'a préparé au pire et pourtant ce n'était pas la faute au décor apocalyptique! 

Tout cela pour vous faire comprendre que l'intérêt de ce livre ne se cantonne pas uniquement au message qui transparaît derrière l'évènement majeur, et que l'auteur n'en a pas oublié son lecteur, en écrivant une histoire sans faille (et ce malgré une vigilance toute particulière) et cohérente du début jusqu'à la fin, qui a su m'étonner en plus de m'émouvoir. 

En effet, quand on lit un tel récit on ne peut pas éviter de se mettre à la place des milliards de personnes confrontées à ce drame, en nous inquiétant de notre sort dans une telle configuration! 

Pour conclure sur ce livre, je ne vois pas ce que je pourrai rajouter si ce n'est qu'il m'a ouvert les yeux, tout en rendant mon regard sur la société bien plus critique! On peut se moquer aujourd'hui des constatations faites quant au "nuage radioactif" de Tchernobyl qui s'était arrêté aux portes de l'Europe, mais qu'en est-il aujourd'hui ? Quelles couleuvres essaye-t-on de nous faire avaler ?! 

Publié aux Editions Symbiome, le 31 janvier 2013, format numérique uniquement, 12,99€

Pour avoir plus d'information sur la thématique du nucléaire : Le roman Résilience


EDIT 13.03.2016: Le livre est désormais disponible aux Editions La Martinière et l'auteur vous propose une bande annonce canon!


lundi 11 février 2013

Sukkwan Island, de David Vann

                                                                                                                                    

On rentre quand?

Ne te monte pas trop la tête. Ça ne sera pas avant un mois ou deux, et seulement si j'arrive à faire marcher la radio, même si je pense que Tom passera nous voir si on reste longtemps sans appeler. C'est ce qu'il est censé faire, en tout cas.


Un mois ou deux paraissaient horriblement longs aux yeux de Roy, une vie entière dans un endroit miteux qui n'était pas chez lui.

   

Présentation de l'éditeur, Une île sauvage du Sud de l’Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C’est dans ce décor que Jim décide d’emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d’échecs personnels, il voit là l’occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu'il connaît si mal. La rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable. Jusqu'au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin.

Pourquoi ce livre? 
Je dois cette découverte aux partenariats organisés sur Livraddict qui m'ont permis de découvrir un titre qui ne m'aurait alors jamais interpellé. Je reconnais que ni la couverture, ni même le titre n'a suscité un vif intérêt de ma part, mais la quatrième de couverture, bien plus! Alors merci à cette équipe qui a rendu cette lecture possible ainsi qu'à la Collection Folio pour cette proposition littéraire. 

Avant de vous lancer, vérifiez que vous soyez prêts à tout supporter...
Je recherchais le dépaysement, j'ai trouvé la solitude.
Alors que je m'attendais à une remise en cause de l'homme face à la nature, je suis tombée nez à nez avec ce qui se fait de pire en lui.
Les meilleures intentions du monde sont restées démunies face à la folie. 

Sukkwan Island où l'île de la deuxième chance.
C'est ce que pensait Jim en y emmenant son jeune fils de treize ans, dans l'espoir de renouer des liens plus solides, et parvenir à faire le point, tout en lui offrant la possibilité de vivre durant une année entière face à la nature.
Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu, et bientôt la cohabitation entre le père et le fils devient difficile et délicate. Confrontés à l'isolement que leur inspire les lieux et la rudesse du climat, les problèmes les rattrapent sans les lâcher un instant. Et face aux réactions étranges du père, Roy ne parvient pas toujours à garder le cap. 

Si le récit semble se résumer, dans un premier temps, aux péripéties que les deux hommes doivent essuyer et à leur tentative de partager une expérience qui se veut unique, on sent tout de suite le malaise qui s'installe entre eux et pour cause! Entre un jeune garçon qui lutte contre l'ennui et un père ayant quelques troubles de la personnalité que l'on pourrait qualifier de bipolaire, l'ambiance vire progressivement au cauchemar. 

Pour moi le pivot central du livre est concentré sur l'aspect bordeline du père qui va engendrer un climat d'incertitude et d'inquiétude, complètement inapproprié face à un adolescent qui tente alors de se construire une identité. Conscient de problèmes de son père, Roy ne voudra pourtant pas le laisser seul, même quand la possibilité se présentera à lui.

Au fil des pages, nous sombrons dans la folie, au même rythme que l'angoisse s'installe pour assister à son apogée en milieu de partie, qui m'a glacé le sang! J'ai dû relire plusieurs fois la même ligne pour persuader mes yeux de ce qu'ils venaient de lire. 

La suite ne fait qu'empirer cette sensation poisseuse qui vous colle à la peau, et qui pourtant ne parvient pas à vous dégoûter suffisamment - semble-t-il - pour vous faire lâcher prise! 

Lu en un après-midi seulement, tellement il me fallait connaître la manière dont s'y prendrait l'auteur pour conclure une telle histoire, je n'ai pourtant pas toujours adhéré à cette ambiance si dérangeante. C'était d'ailleurs paradoxal, car plus j'avançais dans le récit, plus l'histoire me répugnait et pourtant je voulais savoir, il le fallait! 

Au final, une histoire qui m'a glacé le sang et dont certains passages m'ont écoeuré. Toutefois, il m'est difficile de dire si j'ai apprécié ou non ma lecture, mais si le but de l'auteur était de bousculer mes habitudes littéraires en forgeant dans mon esprit un sentiment inconfortable, force m'est de constater qu'il y est parvenu! 

Publié dans la Collection Folio, le 30 août 2012, 240 pages, 6,50€ pour la présente édition.



jeudi 7 février 2013

La dernière guerre - Tome 1: 49 jours, de Fabrice Colin

 
"Nous ne sommes plus obligés de subir le temps, de marcher le long de cette route. Nous vivons le même jour à jamais, et notre bonheur ne dépend que de nous."

Présentation de l'éditeur, Je m’appelle Floryan ; j’ai dix-sept ans. Il y a quelques jours, je suis mort : un attentat dans le métro. Je me suis réveillé dans un paysage de plaines et de montagnes, somptueux, qui s’étendait à perte de vue. Un être de lumière m’a accueilli, se présentant comme un "Élohim". Il m’a proposé un choix : soit je le suivais dans le Royaume – un paradis, selon lui, mais que je n’étais pas autorisé à voir avant de m’y rendre –, soit je plongeai dans le Nihil, un gouffre gigantesque menant vers… Vers quoi ? C’est là toute la question. Je ne sais rien du Nihil, j’ignore tout du Royaume, et j’ai quarante-neuf jours, pas un de plus, pour prendre une décision. Le problème, c’est que ce choix n’engage pas que moi…

Pourquoi ce livre? 
Comme le stipule les termes de notre rendez-vous mensuel - Donne-lui sa chance - cette lecture est à l'initiative de Chris, qui souhaitait lire ce livre depuis sa sortie ! De mon côté j'avais eu l'occasion d'avoir quelques échos sur la dernière œuvre de Fabrice Colin plus ou moins mitigés. Toutefois, quand mon partenaire m'a soumis ce livre j'étais emballée de retrouver l'univers de l'auteur qui m'avait soufflé durant la lecture de "Bal de givre à New-York". 

Avant le grand saut dans le Nihil, arrêtons le temps une seconde...
Déroutant et dépaysant sont les deux impressions qui pourraient résumer mon avis concernant le premier opus de cette saga. Seulement les lenteurs que composent ce récit ont eu raison de ma persévérance habituelle. 

Commencé il y a plus d'une semaine cette chronique aurait dû être publié pour le dernier jour de janvier afin de remplir mon challenge... Malheureusement, mon enthousiasme du départ a rétréci comme une peau de chagrin à mesure que le récit s'enlisait dans des détails qui ne titillaient pas ma curiosité.

Commençons par le début marqué principalement par l'accident de Floryan qui le conduit à ce monde qui pourrait ressembler de prime abord au Purgatoire. Alors que j'attendais de l'auteur quelques révélations pour creuser ma dent creuse, il nous offre un joli panorama de ce monde étrange. Certes le style reste tout à fait appréciable mais, après la catastrophe qui happe notre jeune héros si brutalement, retomber dans la description m'a fait perdre mon élan. 

Toutefois, l'intrigue ne tarde pas à  reprendre et avec elle, nous en apprenons davantage sur la nature de l'endroit dans lequel notre personnage a atterri, tout en conservant une part d'ombre qui ne peut qu'attiser notre curiosité. Néanmoins, l'auteur n'est pas parvenu à me captiver d'un bout à l'autre, sans période de relâchement. Principale cause, la concision des chapitres, à peine une dizaine pages, qui n'a pas favorisé mon entrain, d'autant plus que les fins ne recelaient pas en particulier de rebondissement... 

Un rythme qui ne rend service ni à l'histoire, ni à l'univers du récit, ce qui est bien dommage car l'atmosphère complètement déroutante aurait mérité le sacrifice de quelques pages pour ne pas laisser le suspens retomber!

Pour conserver toute l'intrigue de l'histoire, je ne dévoilerai aucun élément de l'intrigue car si j'avais su de quoi il en retournait exactement, concernant la nature de ce monde, je pense que cela aurait gâcher quelque peu ma découverte. Cependant, le point positif de ce livre repose essentiellement sur la composition de ce monde qui m'a complètement subjugué, je souhaitais toujours en découvrir davantage, d'où mon aversion pour tout les "à côtés un peu sentimentaux" que le héros rencontre au fil de l'aventure. Quand on commence ce livre on ne se doute pas un instant de l'endroit où souhaite nous emmener l'auteur, et cette particularité fut une vraie réjouissance

Ayant déjà eu l'occasion d'appréhender le style de l'auteur au cours de ma lecture "Bal de givre à New-York" je n'en attendais pas moins de sa part, mais je dois reconnaître qu'ici il fait encore bien mieux, avec une finalité qui nous ferait presque maudire cette dernière page. Comme précédemment, il semblerait que Fabrice Colin, aime tenir son lecteur en haleine avant la révélation finale, mais à trop le faire patienter il arrive qu'il puisse s'ennuyer. Et si je reste une grande sensible et amatrice d'histoire d'amour, ici tout ce que je voulais s'était de l'action et plus de révélations coup de poing! 

Pour moi, seul l'univers comptait, son histoire, sa nature réelle, la raison de sa présence, sa création et les créatures qui le peuplaient. Le personnage même de Floryan ne m'intéressait que de part son histoire, sa mort tragique, son besoin viscérale de savoir comment sa famille vivait sa perte, de ce qu'il adviendrait d'eux. Ainsi, je ne me suis attendri sur ce personnage qu'au travers de sa situation et non grâce à ses actions. Au final, je l'ai trouvé plutôt lisse dans l'ensemble, sans vouloir m'imaginer à sa place, il n'était là que pour servir l'intrigue et non la cause de cette dernière. Mais cela n'était pas réellement gênant en fin de compte. Les personnages secondaires qui peuplent le récit ont eu pour certains plus d'impact, attisant ma curiosité par tout ces "non-dits" à commencer par la mère de Floryan mais pas uniquement... 

S'il ne s'agit pas d'un coup de cœur, il n'en reste pas moins une lecture intéressante si l'on parvient à faire fi des nombreuses longueurs du récit, du moins pour ce que j'en ai ressenti. Une fois encore, Fabrice Colin nous surprend avec la fin de ce premier tome, avec ces quelques révélations qui ne peuvent que me donner envie de continuer l'aventure! A espérer que la suite sera plus avide d'action en chaîne. 


Publié aux Editions Michel Lafon, le 8 novembre 2012, 413 pages, 16,95€

Premier tome de la saga : La dernière guerre