mercredi 15 août 2012

Corvis Rebaine - Tome 2: L'Héritage du Conquérant, Ari Marmell

Synopsis : 

Corvis Rebaine n’a plus soif de sang. Il a quitté sa famille et vit sous un faux nom dans une cité lointaine. Membre de l’une de ces guildes qu’il méprise tant, il tente d’amorcer le changement de manière non violente.
Mais les choses se compliquent : Imphallion est envahie, les guildes sont incapables de faire face, et quelqu’un commet des crimes en portant son armure, le faisant accuser !
Pour couronner le tout, Corvis est traqué par son ennemi juré, le baron Jassion de Braetlyn, assisté d’un mage du nom de Kaleb. Pire encore, ils sont accompagnés d’une jeune femme qui hait profondément Corvis Rebaine : sa fille, Mellorin. Pour laver son nom, protéger son pays et se réconcilier avec sa famille, Rebaine doit-il une fois de plus redevenir la Terreur de l’Est ?


Source : Bragelonne.fr



"Il me semble que tu méprises tellement les gens, au sens large, que tu oublies - plus ou moins sciemment - que chacun d'entre eux est un individu. Tu parles d'Imphallion comme s'il s'agissait d'une entité propre, car c'est ainsi que tu la vois ; c'est la seule chose qui fasse que tu t'en préoccupes. Tu l'as ajoutée à ta liste de "personnes valant la peine", et le reste du monde peut crever. J'ai l'impression que tu es si obnubilé par les quelques individus que tu portes dans ton cœur qu'il ne t'est jamais venu à l'esprit que les autres autour n'ont absolument rien de différent... Je pense que tu as été si profondément blessé que ta compassion a désormais des limites ; et au fur et à mesure que tu es confronté à toujours plus de personnes, il te devient de plus en plus difficile de la dispenser. 
Tu aimes les gens, oui. Profondément passionnément. Mais seulement certains d'entre eux, car les autres ne sont pas des personnes à tes yeux. Et prétendre que tu fais ça "pour le peuple" plutôt que pour une poignée d'âmes qui représentent tout pour toi est sans aucun doute le plus gros mensonge de ta vie."
Dame Irrial,
p. 421



Pourquoi ce livre ? 

La suite très attendue de l'Ombre du Conquérant, il me la fallait. Néanmoins, le synopsis m'a refroidi durant deux mois. J'ai lu des critiques odieuses sur ce livre, des gens qui ne prennent même pas conscience qu'il faut près d'un an pour écrire ceci... Ainsi, j'ai voulu faire hommage à cette œuvre dont le premier opus m'avait littéralement subjugué. 

Premier tome : L'Ombre du Conquérant 

Une bonne baffe et on y retourne ! 

J'ai été assez surpris de la mise en place des personnages. On y retrouve Corvis - alias Cerris - dans une ville près de la frontière avec l'empire Cephira, il endosse dorénavant le rôle d'un parfait marchand afin de changer les choses de l'intérieur. L'aventure qui nous est contée est intéressante mais désorganisée, nous intimant une sensation de fouillis perpétuel.

Un sorcier surpuissant s'accapare l'étiquette de la Terreur de l'Est afin de commettre des meurtres en son nom. Qui est cet être abominable ? Je suis assez perplexe quant à la nature et la véritable identité ainsi que sur les motivations de ce protagoniste. Dès sa première apparition, il est facile d'émettre des hypothèses sur ce qu'il est. Et à la fin, la réponse vient d'elle-même...

Bien que l'écriture soit toujours aussi intéressante, j'ai trouvé le récit trop long, des scènes s'éternisent sans apporter de détails significatifs. On nous ressasse la haine inconditionnée du Baron Jassion et de sa nièce Mellorin envers Corvis Rebaine et ce tout au long du livre mais qui au bout de 400 pages commence à être pénible. Certains passages sont un peu trop vite mis en place. Corvis doit voir un maître de guilde, une page plus loin il se retrouve dans son office. Corvis cherche son arme, une amie la trouve sans difficulté, il s'aventure dans le nid de l'ennemi, trouve la personne qui la détient, et bien qu'étant décrite comme étant une combattante surentrainée il la tue en deux coups... Il y a d'autres passages que je ne citerais pas ici qui m'ont laissé pantois et même dubitatifs. Je dois bien avouer que j'ai été déçu et n'ai pas apprécié ce roman à sa juste valeur. Preuve en est que j'ai passé près de deux semaines dessus...

L'intrigue s'éternise avec des menus morceaux de réponses qui nous laissent sur notre faim. L'histoire s'allonge sans que nous puissions accélérer, si bien qu'après 350 pages je me demandais si un rebondissement allait naitre ou voir une fin véritable, car le méli-mélo est à son paroxysme à ce moment.

La déception est clairement le sentiment qui m'a envahit au fur et à mesure mais la fin relève le niveau bien qu'il y est à mon sens des questions sans réponse. L'épilogue nous donne matière à réflexion et bien que je sois un peu déçu j'aimerai voir une suite à cet opus. L'histoire aurait pu être génialissime si elle n'avait pas duré autant de temps. Je pense qu'il y a un manque cruel de suspens qui nous ôte l'étonnement des quelques nouvelles qui devraient nous ébahir. Toutefois, le firmament de la lecture ne nous laisse pas avec un goût amer bien que je sois saisi par une agonie lente de voir le livre s'achever ainsi.

Comme vous l'aurez remarqué, cette chronique est assez acerbe. Néanmoins, je vais lui administrer un bon point pour les 70 dernières pages et surtout l'épilogue. Je pense que je le relirai prochainement, et ce, avec plus de volonté en connaissant la fin. L'auteur pourrait nous faire un joli troisième opus avec ce qui est donné ou une histoire en parallèle.




Paru aux Éditions Bragelonne, 2012, 432 pages, 23,00€



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