jeudi 8 mars 2012

La forêt des damnés - Tome 1, de Carrie Ryan



" Je n'ai pas besoin de souvenirs pour avoir peur des damnés."

Dans un monde où l'humanité est réduite à une poignée d'hommes encore sains d'esprit et de corps, nous rencontrons la jeune Mary qui vient de perdre ses parents, attaqués par des zombies avides de chair et de sang. Après avoir assisté à la mutation de sa mère, Mary est rejetée par son propre frère et trouve asile dans une sorte de couvent tenu par une main de fer grâce aux Soeurs. Malgré la peine et la frustration d'être abandonnée et rejetée notre héroïne ne compte pas dépérir ici, à attendre que d'autres décident de son sort. 
Bercée depuis sa tendre enfance par les histoires de sa mère relatant la vie avant le Retour, Mary est persuadée qu'il existe quelque chose au-delà de la forêt de Mains et des Dents, quelque chose de mieux, un océan...

Le concept de ce livre est vraiment tentant quand on l'aborde au premier regard, la quatrième de couverture nous fait penser à un mélange entre les films Le Village et 28 jours plus tard. Un village entouré d'une forêt infestée par des zombies et des gens vivant coupé du monde (si du moins il en reste un...)

Toutefois, la comparaison s'arrête là ! 

Je n'ai pas été convaincu par les personnages, leur présence m'a semblait comme survolé, et leur caractère manque de réalisme. L'auteure ne cesse de faire varier  son héroïne entre ténacité et hésitation, ce qui est très lassant passé les 100 premières pages. D'autant plus qu'on a l'impression que l'auteure répète toujours les mêmes dilemmes : choisir entre la liberté ou la sécurité d'une vie grillagée... 

Prenons les autres personnages, comme les deux éventuels prétendants de Mary, Harry et Travis. Nous avons affaire à un trio amoureux, deux hommes, deux frères qui plus est chérissant la même femme, quel rebondissement ! Quel beau prétexte aux péripéties et disputes en tout genre... Et bien non, on reste dans le platonique émotionnel ! Pareil pour la meilleure amie promise à l'un des deux frères mais amoureuse de l'autre, qui est presque absente... 
D'ailleurs, ils ont des réactions très étranges pour des gens habitués à vivre avec le danger. Prenez le moment où Mary et Travis sont bloqués dans la maison du deuxième village, pourquoi ont-ils attendus que la porte vole en éclats pour décamper ?! Travis prévient Mary que la porte va céder sous le poids des zombies, mais pourtant personne ne panique (logique). Au lieu de décider de gagner le premier étage illico presto, Mary s'assoie dos contre la porte et continue sa discussion avec son prétendant. Et quand la porte cède, ils trouvent encore le moyen d'être étonnés !! 

Pour l'intrigue, même constat ! Le néant émotionnel et c'est pas faute d'avoir un bon départ. Un village gouverné par un couvent de religieuses qui contrôlent tout, et décident de tout dans le seul but de repeupler le village. Mais on s'emmêle entre l'apparition de cette Gabrielle, les histoires d'océan, l'attaque des zombies, et enfin la longue pérégrination de long du chemin (remix de La Route...?) L'auteure essaye de nous tenir en haleine avec les portails  chiffrés, comme pour nous dire qu'il existe un parcours précis à prendre pour trouver l'océan mais en fait on n'en sait pas plus. 

J'ai trouvé aussi quelques aberrations, comme ce fameux grillage... Comment était-il ? Combien de mètres fait-il ? Pourquoi les zombies parviennent à gagner la trappe du grenier rien qu'en s'entassant les uns sur les autres et pourquoi n'appliquent-ils pas la même technique pour le grillage ?! Et puis cette corde de vêtements combien mesure-t-elle de long ? Et quelle corde en plus ! Capable de supporter le passage de deux personnes ! Solide comme tissu ! 

Pour clore l'histoire, le dénouement ! Après avoir tenu tête à tout le monde concernant la réalité de son océan, Mary décide d'abandonner ses compagnons de route et de se lancer tête baissée dans la forêt parmi les zombies quitte à en mourir. Elle pourchasse coûte que coûte ses rêves (pour le coup cela colle parfaitement avec la ténacité). Mais pour cela elle décide, sans regret, d'abandonner toutes les personnes qui l'aiment, sa meilleure amie, son prétendant n°2, un petit garçon, et son chien (sans compter son frère qui va mourir en voulant la sauver)

Le mot de la fin pour l'héroïne en repensant à ses amis : "Je pense à Cass, Harry et Jacob. Il doit y avoir un moyen de les sauver de la Forêt de Mains et de Dents. Je pense à Argos (son chien) qui rêvait de jours meilleurs en remuant les pattes et en agitant la queue, le matin, avec son oreille tombant. Je pense à Jed et au sourire qu'il m'a fait, cette nuit (...) Ensuite, je revois Travis m'attirer contre lui et me parler d'espoir (...) Je me demande si ces souvenirs valent la peine que je m'y accroche. C'est un tel fardeau. Je me demande à quoi ils servent."

Le mot de la fin : aucun regret ! On oublie tout ! Son frère qui est mort en la protégeant, Travis qui s'est sacrifié pour qu'elle réalise son rêve. Et aucun scrupule en laissant les autres mourir de faim paumé sur un chemin dont ne sait rien, sans aucune nourriture et sans protection ! 

Je n'ai vraiment pas adhéré à la philosophie de l'auteure. 


2/20

1 commentaire:

  1. Bonsoir Cookies,
    Je suis désolée, j'ai pris du retard dans la mise à jour du challenge Jeunesse/YA et je ne peux répondre aux commentaires tous les jours car cela me prend du temps. Je viens de t'inscrire dans la catégorie "Peter Pan dans l'âme" comme tu le souhaites. Bienvenue parmi nous et au plaisir de te lire :-)
    (Tu peux intégrer les livres que tu as lu depuis ton inscription, c'est à dire le 28 février, si tu veux)
    Quand à la forêt des damnés, je crois que je ne le lirai pas :p
    Toutes mes excuses pour l'attente de la réponse.
    Bonne soirée !

    PS : impossible de te laisser un commentaire avec nom + URL.

    RépondreSupprimer